Destinée, on était tous les deux destinés…

Quand on en vient à citer du Guy Marchand, c’est que nous sommes présentement dans un des deux cas de figure suivant :
Un jeudi soir quelque part entre le Beaujolais et le Gewürtz.
Un vendredi soir après un cours sur Zidane et l’art contemporain.

Voulant à tout prix conserver ma réputation de jeune fille bien sous tous rapports, je vous orienterai vers la réponse B : en effet, après avoir analysé en quoi le coup de boule de Zizou était un chef d’œuvre de l’art mondial, le tout dans un cours consacré au patrimoine maritime, on peut difficilement sortir jeux de mot moins catastrophique que cela.

Ah si, pour la route : notre qualif, on l’a remportée oh la main…

Tu veux savoir de quoi je vais te parler ? Alors clique sur le lien en dessous de la photo.

STARGATE UNIVERSE BIEN SUR !

Parce que ces plaisanteries patrimoniales me bouffent un temps considérable, j’ai donc également accumulé un retard conséquent sur toutes les séries et autres season premiere que je suis censée regarder.
Voilà comment je me suis retrouvée à comater devant le pilote de cet énième avatar de Stargate, un lundi soir, après deux heures de sociologie.

Stargate Universe, c’est avant tout un pari, celui de redynamiser une franchise un peu vieillotte désormais, frappée du sceau du kitsch et du fun.
L’enjeu est d’ailleurs de taille parce que si l’on se penche sur l’analyse des chiffres, on peut constater que la saga Stargate est dans doute la plus imposante franchise SF de l’histoire de la télévision, dépassant allègrement Star Trek et consorts.

Après un film honnête et une série mère dans la même veine, la franchise s’était fendue d’un premier dérivé, Stargate Atlantis, qui malgré un goût de réchauffé, possédait une jolie personnalité et respectait les codes imposés par SG1.

C’est là qu’arrive Stargate Universe, présentée partout comme étant « plus sombre » et « plus adulte » que les opus précédents.
C’est là que je trouve qu’il y a comme un problème, vu que bon, hein, Stargate, çà n’a jamais vraiment été fait pour être cérébral et tortueux.

Si d’un côté, ce choix se comprend comme la volonté de donner une note propre à cette nouvelle série , de l’autre, cela contribue surtout au sentiment de se retrouver dans un vague reflet de Battlestar Galactica.

Sans rire, le Destiny (d’où le titre du billet… Baaaah oui…), avec ses couloirs tout moches et ses parois crasseuses a de faux airs de vaisseau colonial.
Robert Carlyle est à plus d’un titre un Gaius Baltar en puissance.
La doc amoureuse de son capitaine (ou colonel, je ne sais plus, vendredi soir, tout çà…) mais qui ne le montre pas me fait penser à une version édulcorée de Starbuck, sans les amphétamines et l’alcool (sans Viper aussi).
Et pour couronner on trouve dans Universe l’actrice qui jouait la journaliste dans BSG.
Au passage, avez-vous jamais remarqué que sur la cohorte de représentants de la presse présents dans la flotte coloniale, il n’y en avait jamais que deux qui posaient des questions, la rousse et le noir. Les autres se contentaient de faire de la bruyante figuration (fin de la parenthèse).


Parce qu’on s’en fout, du suspens…

Bref. Parlons de choses vraiment intéressantes, à savoir ce pilote.
Nous y faisons la connaissance d’Eli (ou Greg, çà lui va mieux, Greg), un gamer matheux (OMG, mais alors, il est geek, comme François Fillon), kidnappé par le général O’Neill (j’ai été un moment à me demander qui était ce type boudiné dans son uniforme qui ressemblait à Richard Dean Anderson), et expédié sur le Hammond, vaisseau amiral mais très secret de la très puissante et glorieuse nation étatsunienne.
Jusqu’ici, tout est hyper normal et parfaitement plausible :
Geek=>informatique=>pizza=>math=>vaisseau spatial.

Car en réalité, ce fourbe de Robert Carlyle avait planqué une équation dans le jeu vidéo de Greg, en espérant qu’un jour, peut être, un jeune et agile cerveau parviendrait à la résoudre.
Et plutôt que de lui filer le prix Nobel de Calcul Mental, Robert offre un ticket pour l’espace à Greg.

Je passe les circonvolutions scénaristiques qui mènent à l’attaque de la base américaine pour plonger la tête la première dans la piscine verticale et atterrir sur Destiny.

Là par contre la première partie du pilote est un peu faible. Passer une heure trente sur un vaisseau vide à triturer des boutons pour ouvrir et fermer des portes, il n’y a que Greg que çà amuse.
Le reste de la distribution se contente de faire la gueule ou de mourir, ceci pour respecter le côté « sombre » et « adulte » du cahier des charges.

Remarque purement formelle, je n’ai pas du tout aimé le traitement des flashbacks dans ce pilote.
Autant ils étaient nécessaires à la bonne compréhension de l’histoire, autant le montage en était calamiteux. Je ne sais pas si c’était les deux heures de socio, mais j’ai eu le plus grand mal à comprendre à quel moment était-on dans le présent ou dans le passé.

En matière de caractérisation, Universe ne brille pas par son originalité, comme le reste de la franchise d’ailleurs.
Greg est un geek, donc il est marrant.
Robert (oui bon, je n’étais pas hyper concentrée en regardant cet épisode, d’accord) est trouble et hanté par la mort de sa femme (dans une scène trop adulte et trop sombre où il succombe à la tristesse sur fond de musique classique… Le drâme, quoi).
Scoooott est grand, beau, et fort.
La fille du sénateur est hyper moche mais se fait passer pour une bonnasse.
Le doc est trop bien coiffée pour être crédible dans l’espace, mais elle cache un sentiment secret pour son supérieur, qui est trop courageux et brave. Et fort.

Le reste ne sert pour l’instant à rien, mais ce n’est pas bien grave.

Assez plaisant à regarder, le pilote tranche pourtant nettement avec les codes habituels de la franchise, rompant nettement avec l’humour ultra cool à la O’Neill, proposant une réalisation plus caméra à l’épaule, aspect documentaire, que de coutume (toujours ce fameux effet BSG. En plus çà coute moins cher, y’a pas de petites économies…).

Si Stargate Universe n’est pas fondamentalement l’évènement SF de l’année, le pilote se laisse regarder, sans donner furieusement envie de voir la suite. Un jour, peut être…

Note : *(*)

Un commentaire Ajoutez les votres
  1. Je crois qu’on s’est arrêté au 4 (ou 5) avec mon copain parce qu’on a perdu tout espoir de voir la série s’envoler.

    La suite est vraiment bidon. Scott se fait Chloé, Eli mate les seins de Big Boobs (celle que Scott se tape au tout début du pilote) grâce au Kino et ils vont chercher du sable et de la glace parce qu’ils sont en manque d’eau (mais Chloé prend quand même une douche…).

    Après, y’a des gens qui aiment (vu sur un forum). C’est peut-être moi qui suit une débile profonde à ne pas aimer une série réaliste, adulte et qui « s’intéresse à la psychologie des personnages. »

    Je conseillerai pas la suite personnellement, où alors un jour où tu seras vraiment malade (et encore, pourquoi regarder qqchose de mauvais ?) pour ne pas être critique.

  2. Tu as l’air de confirmer la petite crainte que j’avais concernant cette série, à savoir que le côté adulte et sombre n’est qu’une façade et que derrière, au fond, il n’y a pas grand chose qui tienne debout.
    Dommage d’avoir oublié ce qui avait fait le succès de la franchise pour prendre un virage mal maîtrisé.

  3. Aïe ! ça me fend le cœur d’entendre vos critiques sur Universe ! Je n’ai pas encore vu la série, et maintenant, je ne plus sûr de vouloir la regarder…

  4. @ Graal: Ça me fend le cœur aussi, j’espérais vraiment quelque chose d’autre…Ils veulent faire dans le psychologique, mais ça vole pas plus haut que les Feux de l’amour…

    Essaye quand même, d’après lecture, y’a un épisode qui serait pas mal, donc faut voir. Je testerai avec l’avance rapide parce qu’il y a pas mal de remplissage inutile.

    Mais, c’est vraiment pas enthousiasmant, c’est très très loin de SG1.

    @La Dame :

    J’hésitais à faire la critique des épisodes suivants pour ne pas spoiler, en même temps, vu ce qu’il y a à spoiler…C’est limite si le trailer n’est pas ce qui est de plus agréable à regarder puisque c’est le condensé des scènes fortes et intéressantes (et encore).

    Tiens, je me demandais, tu aimes bien les acteurs ? Je sais pas au bout de plusieurs épisodes, j’arrive toujours pas à m’attacher aux personnages, leur sort m’est complètement égal en fait (enfin, j’ai quand même fortement souhaité que Scott meure, mais malheureusement, ça fait pas partie du plan.)

  5. Robert Carlyle est une erreur de casting. Un beau gâchis de coincer cet acteur, loin d’être mauvais, dans une série qui n’est pas fondamentalement à sa hauteur (je ne dis pas çà parce que je le voyais bien dans « Game of Thrones », hein… Enfin pas seulement…). Son personnage est cependant l’un des plus intéressant, même s’il ressemble trop à Gaius Baltar, vraiment…

    Quand au reste, bien Chloé joue aussi bien que Scott, résultat ils pourrait finir tous les deux dans le vide spatial, çà m’arrangerais.

    Eli est un cliché ambulant, et l’acteur n’apporte rien au rôle. La scène dans le désert où il rejoue « La Planète des Singes » était pitoyable dans le jeu aussi bien que dans l’écriture. Hyper mal référencée en plus…

    Non seulement le casting ne m’emballe pas, mais les personnages ne font guère mieux.
    Alors que le SG1 restera pour toujours dans mon coeur (même le SG1 2.0) et que l’équipe d’Atlantis m’était grandement sympathique, cette fois, je dois reconnaitre n’avoir développé aucune empathie.

    Et le côté sombre et adulte n’a rien à voir là dedans. Le pilote de BSG est exemplaire en la matière. En 2h, c’était plié, on les aimait tous.

  6. Merci !

    Tu me rassures, je pensais presque être un monstre d’insensibilité.

    Par contre, même Rush, j’accroche pas, je sais pas il est juste horripilant.

    Tiens sur le côté sombre et adulte, tout le monde utilise ces termes pour caractériser SGU, mais en fait, c’est faire trop d’honneur à la série.

    Sombre = presque jamais de lumière.
    Adulte = des scènes de cul (on peut pas appeler ça autrement) et paradoxalement un casting rajeuni et pas crédible pour un sous avec une sauce psychologique pour faire passer le goût.

    Mais, j’oubliais : « The wrong people in the wrong place. »

    L’argument méga génial et imparable de la série…Ça justifie tout. Scott est mauvais ? Mais il devait pas être à bord du Destiny. Il était pas prêt. Chloé, TJ, Eli, trop jeunes ? Mais, tu comprends pas, c’est fait exprès !

    Oui, je vous ai caché une partie de la vérité, la suite c’est vraiment plus que pire.

  7. Oui, l’argument est ultime… Mouhahahaha, ils sont forts ces créateurs de série tout de même !
    Si je te suis bien, autant s’acheter l’intégrale de SG1 et d’Atlantis pour s’offrir de bons vieux plaisirs regressifs…
    Je ne vais pas tarder à me faire le pilote de « V » justement (il m’attend au chaud sur mon disque dur). Je vous en dirai des nouvelles !

    Euh sinon, Graaaaaaaaaaal !!! La saison 4 de BSG ?

  8. Quoi ? La saison 4 de BSG ? Contrairement à toi j’ai accroché de bout en bout. J’ai aimé l’idée d’une Starbuck en ange christique qui amène la paix dans un season finale sans violence, juste serein, pour lancer l’humanité vers un nouveau départ.
    Quant à « V », je crois que notre camarade Llu est trop jeune pour avoir connu cette série culte des années 80. Le seul hic, c’est que pour l’avoir revu récemment, elle a pris un méchant coup de vieux, niveau sfx. Mais niveau histoire, pas pris une ride ! Une nouvelle preuve, s’il en fallait une, que l’Histoire a une fâcheuse tendance à béguayer…
    J’aimerais bien voir, d’ailleurs, ce que donne le remake qui a démarré cette année aux States…
    Pour SG-1, z’êtes au courant que le pilote a bénéficié d’une « édition spéciale » ? Nouveau montage, nouveaux sfx, 16/9…

  9. C’est justement le pilote de ce remake qui dort au chaud dans mon disque dur. Ah ouais, les sfx de la série originale… Pour un peu çà ferait autant mal aux yeux que ceux de Star Trek.

    L’autre jour je suis tombée sur le début du Cinquième Elément : qu’est ce que çà a mal vieilli !

    Donc, Graal, tu es la seule personne que je connaisse à avoir vraiment accroché sur cette saison 4. J’en aurai trouvé une ! ^^

    Blague à part, le season finale était un monument de nihiliisme. La dernière scène de Starbuck est l’exemple parfait de ce qui ressemble pour moi à une démission totale de l’équipe face au monstre (BSG, pas Starbuck…) qu’elle a crée. On ne sait plus qu’en faire, alors pfiuuuut… Assez navrant pour ma part…

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